De : David Yates

Avec : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint, Ralph Fiennes…

L’histoire : Première partie du dernier opus des aventures de Harry Potter. Pour cette dernière année, Harry, Ron et Hermione vont avoir fort à faire entre la prise de pouvoir des Mangemorts et la recherche des Horcruxes…

Mon avis : Enfin une vraie bonne adaptation de ce monument de littérature de jeunesse ! C’est à mon avis la deuxième fois, après Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, que l’adaptation est à la hauteur du livre. Le problème était de traiter le temps étiré dans le tome 7, et c’est assez réussi. Le bouquin étant divisé en 2 parties, on peut enfin prendre le temps de développer l’intrigue, les relations entre les personnages, leurs craintes et leurs sacrifices. Et c’est d’ailleurs de là que vient le problème : à force d’avoir élagué à outrance, et ce surtout depuis le tome 5, les spectateurs n’ayant pas lu les livres sont paumés. Avec plus d’un an entre deux volets, il est assez difficile de tout comprendre ! Mais cette adaptation permet de développer des personnages auparavant peu mis en avant, et blockbuster oblige, le spectateur assiste à un joli feu d’artifice de stars made in England (Alan Rickman, Helena Bonham Carter, John Hurt) et de « Où c’est-y donc que je l’ai vu ? » (Jason Isaacs, Bill Nighy, Brendan Gleeson, Rhys Ifans, Timothy Spall) et le plaisir n’en est que plus grand. Mais le plus beau moment du film reste le magnifique et très poétique film d’animation du conte des Trois Frères, véritable film dans le film. On appréciera aussi que le thème de l’épuration ethnique avec la traque des « sang-de-bourbe » soit traité, alors que le sort réservé aux elfes de maison, décrit comme de l’esclavage dans la saga, avait été évincé de Harry Potter et la Coupe de Feu. Au final, casting exceptionnel + effets visuels très élaborés + Nick Cave dans la BO (jolie scène de danse entre Harry et Hemione) = adaptation réussie. Reste l'épisode final...

 Paranormal Soldier

De : Grant Heslov

Avec : George Clooney, Ewan McGregor, Jeff Bridges...

L’histoire : Bob Wilton, un journaliste déprimé, fait la connaissance d’un ancien soldat qui prétend détenir des pouvoirs paranormaux. Ils se rendent ensemble en Irak ou ils rencontrent Bill Django, le fondateur d’une unité très spéciale …

Mon avis : Une nouvelle fois, Ewan McGregor aimerait bien devenir un Jedi : pas un d’il y a très longtemps dans une lointaine galaxie (il l’a déjà fait), mais un de l’armée américaine. Car la grande muette ricaine a décidé, dans les années 80, d’initier un programme de guerriers révolutionnaires, prônant la paix et Mère Nature. On dirait du grand n’importe quoi, mais il paraît que non, puisque le film est l’adaptation d’un bouquin écrit par un journaliste. Cela aurait pu donner un film assez ambitieux (l’armée travaillant sur les phénomènes paranormaux) mais le réalisateur a choisi d’en rire. Bizarrement, le film donne souvent l’impression de ne pas choisir son camp, à l’image de la voix off de McGregor : ou bien trop décalé ou… justement pas assez. Quitte à y aller à fond, le personnage de Jeff Bridges (encore une fois excellent) aurait pu être davantage exploité. Reste tout de même le plaisir de voir un casting haut de gamme se moquer gentiment de l’armée US et de ses techniques. Bref, sans une comédie exceptionnelle, le  film s’avère plutôt rigolo et divertissant. Et puis, la chèvre de l’affiche, qui n’a pourtant qu’un petit rôle, joue très bien…

De : Jake Scott

Avec : James Gandolfini, Kristen Stewart...

L’histoire : Doug Riley et sa femme Lois se sont éloignés l'un de l'autre depuis la mort de leur fille dans un accident de voiture. Au cours d’un séminaire à la Nouvelle-Orléans, Doug décide de différer son retour. Il y rencontre une jeune prostituée qu’il est bien décidé à aider…

Mon avis : Dans la famille Scott, après Ridley et Tony, voici Jake. Le fils de Ridley, après avoir réalisé quantité de clips (REM, U2…), livre un « petit » film bien différent des productions pleines de bruit et de fureur des deux frères. Welcome to the Rileys est une chronique simple, mettant en scène trois êtres brisés par la vie. Le film aurait pu être glauque et complaisant, mais Scott évite assez bien (et vite) l’aspect sordide du film. En  prenant son temps, il filme avec justesse le rapprochement de ses personnages, sans pour autant céder à la facilité (on pense par exemple à la fin). Bien sûr cette histoire intimiste reste assez modeste dans le fond comme la forme (certains reprocheront au film d’être assez banal) mais elle sonne juste. C’est surtout l’occasion de voir James Gandolfini incarner un homme blessé très touchant, et Kristen Stewart envoyer valdinguer l’ombre de Bella. Une petite curiosité, en somme…

De : Todd Phillips

Avec : Robert Downey Jr, Zach Galifianakis…

L’histoire : Peter croise la route d’Ethan et de son chien Sonny à l’aéroport d’Atlanta. C’est ainsi que débute son long retour à Los Angeles où sa femme est sur le point d’accoucher…

Mon avis : Après le succès de Very Bad Trip, revoici le duo Phillips-Galifianakis, pour un road-buddy movie réjouissant. Autant le dire tout de suite : on est nettement plus clients du trip boulet indécrottable qu’à l’enterrement de vie de garçon qui tourne mal. Pourtant, les deux sujets sont éculés et l’histoire n’est qu’un prétexte à enchaîner les gags. Mais Todd Phillips parvient à nous faire rire, et plus d’une fois, avec des situations cocasses, abracadabrantesques, et toutes plus improbables les unes que les autres. Il y en a pour tous les goûts : du scato au visuel, les gags vont bon train et le tandem d’acteurs fonctionne très bien. Avec quelques guests en bonus (Michelle Monaghan qui retrouve Downey Jr après Kiss Kiss Bang Bang, Juliette Lewis, Jamie Foxx qui partageait aussi l'affiche du Soliste avec Downey Jr et Todd Phillips himself), la mayonnaise prend, même si le genre n’est pas renouvelé et que les trouvailles ne sont pas légion. Portés par une bande son soignée (Pink Floyd, Neil Yong…), on passe un bon moment, et ce n’est déjà pas si mal en ces temps de grisaille…

De : Doug Liman

Avec : Naomi Watts, Sean Penn, Michael Kelly, Noah Emmerich...

L’histoire: Valerie Plame agent de la CIA au département chargé de la non-prolifération des armes, dirige secrètement une enquête sur l’existence potentielle d’armes de destruction massive en Irak. Mais, devant l'enjeu politique, sa couverture va être dévoilée…

Mon avis : Seul film américain en compétition cette année à Cannes, Fair Game est l’histoire vraie, d’un agent lâché par ses pairs. Depuis quelque temps, le cinéma arrive un peu à saturation des films anti-Bush et anti-guerre et on se demande souvent si ces films, bien qu'évoquant l’histoire contemporaine, n’enfoncent pas des portes ouvertes. Mais Fair Game n’est pas un pamphlet de plus : c’est un thriller politique qui n’en oublie pas moins les individus en se focalisant sur l’incidence de choix moraux sur la vie de couple. C’est vraiment le bon point du film, et dans ce domaine Watts et Penn (qui se retrouvent ici pour la troisième fois après 21 Grammes et L'Assassinat de Richard Nixon) forment un couple tout à fait crédible, même si initialement Nicole Kidman et Russell Crowe avaient été pressentis pour ces rôles. La mise en scène de Doug Liman (La Mémoire dans la peau) rend bien compte de la tension et de la sensation d’urgence vécues par les personnages, appuyée en cela par la reconnaissable patte musicale de John Powell (la saga des Jason Bourne). Bref, Fair Game est un film politique solide et divertissant.