Radical

Avec Samuel Boidin, Adélaïde Leroux...
L’histoire : Un jeune agriculteur, amoureux et frustre part à la guerre dans un pays nord-africain. Il n’en reviendra pas indemne.
Mon avis : L’œuvre de Bruno Dumont est atypique : on peut dire « je n’aime pas ses films »  mais il est plus singulier de dire « je les aime ». Car ce que l’on peut « aimer » dans ses films  peu attirants, c’est la démarche du réalisateur, sa radicalité, son sens de l’épure et du cadrage. L’intrigue est finalement anecdotique, ses personnages, bruts voire bestiaux, ne suscitent pas vraiment l’empathie, et aucune musique ne viendra vous rassurer. Flandres est donc dans cette veine là, bousculant et malmenant le spectateur, comme le personnage principal labourant sa terre avant de partir à la guerre. Dumont n’est pas moraliste, à chacun de se faire son idée. Ca passe ou ça casse. Flandres ne surpasse pas L’humanité, et s’adresse à ceux qui aiment être dérangés (film interdit au moins de 12 ans). On peut trouver cela chiant et insupportable mais on peut aussi trouver cela courageux et exigeant. Ames sensibles s’abstenir.

  Pas mal

Avec : Michael Douglas, Kiefer Sutherland, Eva Longoria, Kim Basinger…
L’histoire : L’histoire d’agents du Service Secret au service du Président des Etats-Unis, à la recherche d’une taupe infiltrée dans leur service… mais qui peut bien être la taupe et pour qui diable travaille-t-elle ?
Mon avis : Vous avez l’impression d’avoir déjà vu ce film ? Bin c’est pas tout à fait faux : c’est un pêle-mêle de plans et / ou de séquences déjà vu(e)s, avec, en prime des tics de réalisation. Mais il faut être honnête : la bande annonce et l’affiche sont fidèles au contenu. De plus, pour un deuxième film, faut pas être trop exigent : n’ayant jamais vu The Shield et évité S.W.A.T (pour cause d’allergie à un certain C. F. – si si c’est vrai), je ne juge que ce film-là, mais peut-être qu’en format 50 min Clark Johnson est plus à l’aise… Allez, s’il soigne son casting (qui s’améliore pour l’instant de film en film) pour le prochain on ira le voir !

  Pas mal
Avec : Jamie Foxx, Colin Farrell, Gong Li…
L’histoire : Deux policiers tendus comme des strings de Miami infiltrent le milieu de la drogue de la ville précédemment citée. Ils vont beaucoup transpirer…
Mon avis : Michael Mann signe des polars stylisés et noirs comme personne. Son talent est indéniable, son style reconnaissable en tous. Miami Vice est bien un film de Michael Mann, mais ce n’est peut-être pas le plus réussi, pour qui ne s’est pas remis de Le Sixième Sens (Manhunter pour les puristes, à ne pas confondre avec Sixième Sens de Shyamalan) et de Heat. Le film poursuit le travail déjà accompli sur Collateral, ambiance nocturne et caméras DV, mais il y manque ce petit quelque chose qui fait les grandes œuvres. La faute à qui ? Au casting ! Colin Farrell, dont le seul talent est de réussir à tourner avec de grands réalisateurs (Spielberg, Stone, Malick, Mann, et bientôt Woody Allen) plombe complètement le film avec son jeu aussi expressif qu’une endive. Quant à Jamie Foxx, son personnage est sacrifié et il n’a pas grand chose à défendre. Mann aurait donc du se passer du vilain Farrell et de deux scènes de fesses pas torrides et assez ridicules. Mais le film est bien supérieur à la moyenne, et possède quelques pépites de mise en scène (c’est Michael Mann quand même) : quand ça canarde, on en prend plein les sens (gros travail sur le son), la violence n’est pas sacralisée, et les balles, ça fait vraiment mal. Bilan positif, mis à part Colin Farrell. Vous l’aurez compris, on l’aime vraiment pas.

  Bien !

Avec : Ulrich Thomsen, Mads Mikkelsen, Nikolaj Lie Kaas
L’histoire : Un délinquant néo-nazi intègre une communauté protestante dont le but est la réinsertion de ses « nouveaux fidèles ». Mais cette nouvelle vie n’est pas sans surprises…
Mon avis : Cette comédie danoise à l’humour noir, barré et décalé est la nouvelle et excellente surprise du réalisateur des Bouchers verts. Les personnages sont aussi savoureusement  imprévisibles que l’intrigue est surprenante. Franchement, cette petite communauté comprenant un pasteur insupportablement stoïque, un néo-nazi déboussolé, un ancien champion de tennis obèse et un braqueur de station service à tendance terroriste a tout pour être politiquement incorrect mais ces pieds nickelés là sont un bonheur de spectateurs. De plus, le film a une qualité plastique indéniable, qui en fait un spectacle bien agréable à voir.