Né le 15 septembre 1946 au Texas, Tommy Lee Jones incarne à lui seul toute la saveur du melting-pot américain :
le sang cherokee et le sang gallois coulent dans ses veines. Comme son père, Tommy Lee Jones travaille tout d'abord dans l'industrie du pétrole et sur des constructions
sous-marines. Après un passage à la prestigieuse St Mark's School of Texas, une école réservée à la future élite masculine américaine, Jones intègre la non moins prestigieuse
université d'Harvard, où il partage sa chambre avec un certain Al Gore, devenu, depuis, le vice-président des Etats-Unis sous l'administration de Bill Clinton.
L'université fut aussi l'occasion pour lui de montrer ses talents de footballeur US. Pourtant, dix jours après avoir reçu son diplôme de littérature anglaise, Tommy entre, à 23
ans, dans le monde du spectacle pour une pièce intitulée "A Patriot for Me", montée à Broadway. Puis il se lance dans le cinéma sous la direction d'Arthur Hiller dans
Love Story (crédité sous le nom de Tom Lee Jones). Toujours installé à New York, il poursuit ses aventures théâtrales et se produit dans différentes pièces et tourne
dans un soap intitulé "One Life to Live", dans lequel il figurera jusqu'en 1975. Les années suivantes seront surtout dévouées à la télévision, où le physique rude et la grosse voix de
Tommy Lee Jones font des merveilles.
On le voit aussi au cinéma, mais dans de petits rôles et souvent dans des films d'action costauds : Rolling
Thunder, La prison du viol… Jones est nommé pour la première fois aux Golden Globes pour son rôle de Doolittle Lynn dans Nashville Lady,
de Michael Apted, mais son cercle de fans reste encore restreint, et le comédien est virtuellement inconnu à l'étranger. Oliver Stone va lui offrir la chance de
changer la donne avec le rôle de Clay Shaw dans JFK, qui lui vaudra une nomination aux Oscars pour le Meilleur second rôle masculin. Deux ans plus tard, la nomination se concrétise en
statuette pour son rôle de marshal lancé sur les traces de Richard Kimble/Harrison Ford dans Le Fugitif, qui triomphe au box-office. Il est à noter que l'une des répliques les plus cinglantes du film
(Richard Kimble : "I didn't kill my wife" - Marshal Samuel Gerard : "I don't care.") est l'œuvre de l'acteur, qui a pris l'habitude, avec les années, de modifier son texte comme bon lui
semble. Bref, Le Fugitif, qui lui rapporte aussi un Golden Globe Award et le Los Angeles Film
Critic Award pour le Meilleur second rôle masculin, est un tremplin de taille pour Tommy Lee Jones, qui compte aujourd'hui parmi les grandes figures de Hollywood. On l'a, depuis,
vu dans Blown away, de Stephen Hopkins, et dans Batman Forever, de Joel Schumacher, où il incarnait le moyennement terrifiant Double-Face. En
1995, cet amateur de polo (il possède son propre ranch et dirige un élevage de chevaux) a écrit et réalisé un premier film, "The Good Old Boys", destiné à la télévision. Après le succès
planétaire de Men in Black et celui plus mitigé du spectaculaire Volcano, Tommy Lee Jones a repris le rôle du Marshal Samuel Gerard pour la suite du
Fugitif, U.S. Marshals, puis a prêté sa voix au major Chip Hazard dans le parodique
Small soldiers avant d'incarner le contrôleur judiciaire Travis Lehman dans le polar planplan Double jeu. Relativement moins actif depuis deux ou trois ans qu'au début des
années 90, Tommy Lee Jones, réputé pour son caractère peu amène et ses coups de gueule légendaires, a enchaîné dans la foulée avec Space cowboys où il s'amuse en papy
astronaute pour Clint Eastwood, et le très controversé L'Enfer du
devoir, de William Friedkin, où il défend son copain Samuel L. Jackson accusé de bavure militaire. Depuis, l'acteur s'est fait plus rare, sortant de sa
retraite pour épauler Will Smith sur Men in Black II, et retrouvant William Friedkin pour Traqué où il piste un Benicio del
Toro très désaxé. Dans Les Disparues, il est le père indigne de Cate Blanchett, tandis que pour Cheer Up, comédie d'action de Stephen
Herek il endosse le rôle d’un Texas Ranger chargé de la protection de pom pom girls. Et voilà qu’à présent, l’interprète se lance dans la réalisation avec un premier long métrage,
Trois enterrements, présenté à Cannes en 2005. Ce coup d'essai s’annonce couronné de succès, puisque
l'acteur-réalisateur repart de la Croisette auréolé du Prix du Scénario et du Prix d'interprétation masculine. Il est aussi le père en quête de réponses sur la mort de son fils dans Dans la vallée d'Elah. En 2006, l'acteur apparaît dans la dernière comédie de Robert Altman, The Last
Show, sur les coulisses d'un show radiophonique tenu par des cow-boys chanteurs… Mais il reste tout de même fidèle à ses rôles de vieux flics (Garde rapprochée, No Country For
Old Men, Dans la brume électrique...) tout en montrant en 2011 qu'il sait toujours s'en éloigner avec The Compagny Men (dont il partage l'affiche avec Kevin
Costner et Ben Affleck) et Captain America.
FILMOGRAPHIE EN TANT QU'ACTEUR
1970 Love Story (Hiller)
Eliza's Horoscope (Shepard)
1973 Life Study (Nebbia)
1976 La prison du viol (Miller)
1977 Rolling Thunder (Flynn)
1978 Les yeux de Laura Mars (Kershner)
Betsy (Petrie)
1980 Nashville Lady (Apted)
1981 Back Roads (Ritt)
1983 Les pirates de l'île sauvage (Fairfax)
1984 The River Rat (Rickman)
1986 Sans issue (Cockliss)
1987 The Big Town (Bolt)
1988 Stormy Monday (Figgis)
1989 Opération Crépuscule (Davis)
1990 Fire Birds (Green)
1991 JFK (Stone)
Blue Sky (Richardson)
1992 Piège en haute mer (Davis)
1993 House of Cards (Lessac)
Le Fugitif (Davis)
Entre ciel et terre
(Stone)
1994 Tueurs-nés (Stone)
Cobb (Shelton)
Le client
(Schumacher)
Blown Away (Hopkins)
1995 Batman Forever (Schumacher)
1997 Men in Black (Sonnenfeld)
Volcano (Jackson)
U.S. Marshals (Baird)
1999 Double jeu (Beresford)
L'enfer du devoir (Friedkin)
2000 Space Cowboys (Eastwood)
2002 Men in Black II (Sonnenfeld)
2003 Traqué (Friedkin)
Les Disparues (Howard)
2004 Cheer Up (Herek)
2005 Trois enterrements (Jones)
2006 The Last Show (Altman)
2007 Dans la vallée d'Elah (Haggis)
2008 No Country for Old Men (Coen)
2009 Dans la brume électrique (Tavernier)
2011 Capitain America (Johnston)
The Company Men (Inglis et Wells)
2012 Islands in the Stream (Jones)
2013 Yhe Lincoln Lawyer (Jones)
The Company Men (Wells)
Men In Black 3 (Sonnenfeld)
FILMOGRAPHIE EN TANT QUE REALISATEUR
2005 Trois enterrements
2012 Islands in the Stream
2013 Yhe Lincoln Lawyer