Course de désorientation
De : Sydney Lumet
Avec : River Phoenix, Judd Hirsch…
L’histoire : Danny, 17 ans, est le fils d'anciens militants contre la guerre du Vietnam, en fuite depuis un attentat contre un laboratoire de l’armée américaine qui fit une victime. Lors de leur étape dans une petite ville, Danny rencontre Lorna, la fille de son professeur de musique. Le jeune homme se voit proposer une autre vie…
Mon avis : Réalisé en 1988, A bout de course n’est pas le plus connu des films de Sydney Lumet (Serpico, Un après-midi de chien) mais cela ne l’a pas empêché d’obtenir maintes critiques élogieuses et diverses récompenses. Il faut dire que le thème ne manque d’intérêt : doit-on payer pour les erreurs commises par ses parents ? Le personnage interprété par River Phoenix, jeune pianiste doué, ressent tout autant un besoin d’émancipation qu’une envie de s’accomplir. Mais le passé de ces parents ne fait que remettre en cause son futur qui pourrait brillant. Le choix de l’acteur (décédé en 1993 à l’âge de 23 ans) n’est pas anodin : il fut obligé de suivre des parents bourlingueurs et appartenant un temps à une secte. Cela explique sans doute pourquoi l’acteur est si convaincant dans ce rôle. Malgré ce point fort, on aurait aimé que le film emprunte davantage les voies du polar ou du suspense. Non pas parce que cette chronique familiale soit inintéressante, mais on a vu dernièrement avec les films de James Gray (avec Joaquin Phoenix, le frère de…) combien la noirceur et les dilemmes familiaux pouvaient donner de formidables drames universels et captivants. C’est, à notre humble avis, ce qui manque ici. Mais l’ensemble se révèle suffisamment lucide et sensible pour y jeter un coup d’œil.