De : Robert Stevenson
Avec : Julie Andrews, Dick Van Dyke…
L’histoire : Les Banks cherchent une nouvelle nounou pour leurs enfants. Arrive Mary Poppins qui va insuffler un peu de fantaisie dans le quotidien de la famille…
Mon avis : Réalisé en 1964, Mary Poppins est le dernier film des Studios Disney à être sorti du vivant de leur fondateur. On peut y voir d’ailleurs une sorte de testament qui bouclerait une boucle. C’est en effet par des courts-métrages mêlant prises de vue réelles et animation que Disney a débuté avec ses Alice Comedies. Et on sent bien que Mr Banks, le père obnubilé par son travail mais qui apprend à passer du temps avec ses enfants, est le parent rêvé par Disney. Côté technique, les effets spéciaux et les animations (récompensées par un Oscar en 1965) ont vraiment bien vieilli. On est d’ailleurs saisis par l’opposition entre le gris de Londres et les couleurs insufflées par Mary Poppins (Julie Andrews, Oscar et Golden Globe de la meilleure actrice pour ce rôle) et son fidèle Burt, sans doute l’un des personnages les plus attachants de Disney. Prolétaire naïf et simple, il transmet les vraies valeurs de la vie : la liberté, la camaraderie et l’enthousiasme face à la magie du quotidien. Le degré de lecture réservé aux adultes tient surtout au jeu sur le double sens des expressions (« mort de rire », « le vent tourne », etc.) et sur la réalité des expériences vécues par les enfants (ont-ils vraiment vécu ce qu’ils racontent ?). En effet, Mary Poppins a toujours l’air de s’étonner des récits qu’ils font de leurs sorties avec elle. En tout cas, s’il est ancré au début du vingtième siècle, Mary Poppins n’est pas sans résonance avec l’époque actuelle : la multiplication des petits métiers de Burt, la crise de confiance provoquée par Michael à la banque de son père, des parents trop pris par leur métier pour s’occuper de leurs enfants… Bref, la morale du film est toujours d’actualité, ce qu’aurait adoré le grand Walt. Seul bémol : les jeunes acteurs qui ne sont pas à la hauteur du casting du film.
Pour l’anecdote, si Mary Poppins comporte la chanson préférée de Walt Disney : "Nourrir les oiseaux", c'est "Chim Chim Cheree" qui a été récompensée d'un Oscar.