Envoûtant
Avec: Alexandre Kaidanovski, Alissa Feindikh…
L’histoire: Un Stalker est un guide qui accompagne les volontaires voulant pénétrer dans la "zone", vaste no man's land ou réside "la chambre des désirs" exauçant les vœux de ceux qui s'y rendent. Un écrivain et un scientifique décident de s’y rendre…
Mon avis : Film de science fiction métaphysique, Stalker est aussi un film-rêve, avec ses codes, ses longueurs ou « embardées » terriblement obscures. Contemplatif, pénétrant, inconfortable, certes, mais dont la vision laisse une impression durable. J’ai cessé de vouloir tout comprendre au cinéma de Tarkovski non par paresse intellectuelle mais parce que ce cinéma est autant une expérience sensorielle que cérébrale, et ce n’est pas pour rien que la spiritualité en est le thème essentiel. Que ceux qui veulent se prendre le chou le fassent, mais je refuse de croire qu’un réalisateur ne s’adresse qu’à des élites : Tarkovski, je l’ai déjà dit, est un poète de l’image. Son travail nous parle ou pas, et en ce qui me concerne, il m’est difficile d’adhérer obligatoirement à ce cinéma exigeant. Mais il y a dans Stalker moult « qualités » qui me donne envie de le défendre: rigueur formelle hypnotique ou exaspérante selon l’intérêt des scènes, gros travail sur le son, décors de fin du monde… C’est donc un film de poète, un poète qui croyait en Dieu et qui ne craignait rien de plus que le manque de foi. Evidemment, nul trace ici de prosélytisme. Pas évident donc qu’il puisse embarquer tout le monde dans son sillage, creusé à coups de plans séquences et de travellings latéraux. Le DVD du film étant en deux parties, il n’est pas vain, à mon humble avis, de faire un break entre les deux disques pour mieux goûter à ce voyage spirituel…