C’est le genre de scènes que l’on voit de moins en moins sur les écrans : dans Le Dahlia noir, les protagonistes se rendent au cinéma et l’on peut voir le plaisir et l’émotion sur leur visages. Nous sommes après-guerre et le cinéma a encore gardé ce fort pouvoir d’émerveillement. Qu’en est-il aujourd’hui, époque où l’on télécharge outrageusement, où l’on se gave bruyamment de sucreries, où l’on pille les plus belles musiques de film pour « illustrer » des jeux débiles ou rendre dramatiques des reportages sans intérêt ? A croire que le cinéma ne fait plus rêver, et pourquoi le ferait-il d’abord, puisque dorénavant, on a le cinéma a la maison (écran plasma, son haute définition…). Equation perverse : de plus en plus de gens qui se rendent au cinéma font comme s’ils étaient à la maison. Vous me direz : c’est déjà pas si mal, les gens se déplacent. Vous avez raison. Mais plusieurs questions se posent : la cinéphilie est-elle en danger ? A t’elle encore sa place dans l’avenir ? …