Ce rêve bleu...
De : James Cameron
Avec : Sam Worthington, Zoe Seldana, Sigourney Weaver…
L’histoire : Jake Sully, un ancien marine immobilisé dans un fauteuil roulant, est recruté pour se rendre sur la planète Pandora, où un minerai rarissime est exploité par un groupe industriel, aidé de l’armée. Afin d’infiltrer les Na’vis, le peuple autochtone de Pandora, Jake accepte de devenir un avatar, un être hybride qui croise l’ADN humain avec celui des Na’vis…
Mon avis : Voilà donc le phénomène mondial annoncé de cette fin d’année, également le film le plus cher du cinéma. L’attente était grande tant James Cameron (Terminator, Titanic) a passé du temps sur ce film, qui s’adresse, dit-il à l’enfant de quatorze ans qu’il était. Peut-être en attendions-nous trop ? Disons quand même que nous n’avons pas vu le film en 3D. Cela est peut-être préjudiciable sur le forme, mais sur le fond, pas si sûr. Si l’on applaudit des deux mains l’inventivité dont fait preuve le réalisateur dans le bestiaire halluciné de la planète Pandora, ou dans les scènes aériennes entre autres, on reste un peu sur sa faim avec un scénario très manichéen : en ce sens, le film regorge bien peu d’ambiguïté, ou d’enjeux déchirants, hélas. En effet, comment, en 2009, se contenter d’un militaire si caricatural qu’il perd toute crédibilité, dans le rôle du méchant ? Le héros lui-même semble bien vite rallier les causes de la population infiltrée. Nous ne sommes pas du genre rabat-joie, mais quand même, ces « petits » défauts surprennent dans un superproduction qui a pris des années avant de voir le jour. En définitive, James Cameron a ni plus ni moins réalisé un western écolo où les gentils Navi’s ont remplacé les Indiens de jadis. Ce n’est pas une escroquerie, mais nous aurions aimé que le fond soit lui aussi autant secouant que la belle technique ici à l’œuvre (les Na’vis sont vraiment réussis, il faut le dire). Bref, en ce qui nous concerne, pas vraiment la révolution cinématographique annoncée (et puis pourquoi parle–t’on plus de Cameron plutôt que des derniers Zemeckis ?) mais un film distrayant (les 2h40 passent relativement vite), dépaysant et spectaculaire. Le film idéal pour les fêtes, comme l’indiquent les chiffres du box office.