Ce Pieneaar, c’est pas de la piquette…
De : Clint Eastwood
Avec : Morgan Freeman, Matt Damon…
L’histoire : En 1994, Nelson Mandela est élu président de l'Afrique du Sud. Mais la nation reste profondément divisée et l’Apartheid n’est pas si loin. Pour unifier son pays, Mandela compte sur la Coupe de monde de rugby et l’équipe des Springboks. Mais il y a du travail à faire…
Mon avis : A peine un an après Gran Torino, Clint Eastwood nous revient avec une véritable ode à l’engagement, aussi bien politique que physique. Visuellement, si les clairs-obscurs chers au réalisateur sont bien là, on le sent pourtant enclin à aller vers davantage de lumière, comme si le personnage avait envie de lever une fois pour toutes ses ambiguïtés. Et Invictus de démontrer que les bonnes intentions font parfois de très beaux films. Bien sûr, il y a aura des voix pour dire que tout cela est bien trop beau, trop facile, presque. Dommage pour ceux qui ne profitent pas de ce bain d’optimisme assez rafraîchissant. Depuis quelques temps déjà, un film d'Eastwood, c’est un classicisme visuel qui ne cesse d’épater (on l’a déjà dit, mais le chef opérateur, Tom Stern, est un maître), une élégance subtile et fluide. Mais ce sont aussi de magnifiques scènes de sport, filmées au plus près des joueurs, jusque dans la mêlée ; et une petite musique, celle du réalisateur lui même, secondé ici par son fils Kyle, presque la même à chaque fois, certes, mais qui touche au cœur et qui donne à ses dernières œuvres une belle unité. Un mot sur le casting : Freeman est impérial dans un rôle qui aurait pu être assez écrasant et Damon très crédible en rugbyman qui découvre vraiment son pays. Invictus, c’est la voix d’un homme complexe, qui se révèle une nouvelle fois un magnifique réalisateur.