L’île est vilaine
De : Martin Scorsese
Avec : Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kinsley, Elias Koteas...
L’histoire : 1954. Deux policiers fédéraux sont envoyés sur l’île de Shutter Island, où se trouve un hôpital psychiatrique regroupant les malades mentaux les plus dangereux du pays, car l’une de ses patientes s’est échappée…
Mon avis : Après un polar dantesque, le génial Les Infiltrés, le maître Scorsese renoue avec le thriller, genre qu’il avait abordé avec le glaçant Les Nerfs à vif. Et c’est un euphémisme de dire que le réalisateur n’a rien perdu de son talent (allez, son génie !). Shutter Island est une plongée saisissante dans une Amérique traumatisée, et il faut le dire, traumatisante. Son ambiance oppressante et menaçante va en marquer plus d’un ! Scorsese ne se complait pas dans les effets faciles et gratuits : la mise en scène restant toujours en accord avec son sujet. Sa technique est toujours hallucinante, et fait ici appel aux fantômes de Hitchcock et de Fuller (en particulier à Shock Corridor, un des films qui a le plus marqué le réalisateur dans sa jeunesse). Bien sûr, Scorsese va encore plus loin dans le traitement de l’image, et se permet également des incursions sur des territoires émotionnels qu’il avait, il faut le dire, rarement foulé. Mention spéciale également à Thelma Schoonmaker, sa fidèle monteuse de plus de quarante ans, dont le montage arrive toujours à surprendre. Le casting est également au top, avec notamment un DiCaprio de chaque plan et de premier plan. Une œuvre forte et angoissante, mais d’une maîtrise… folle !