Un os dans la noce
De : Jonathan Demme
Avec : Anne Hataway, Rosemarie DeWitt, Bill Irwin…
L’histoire : Kym sort de cure de désintoxication à l’occasion du mariage de sa sœur. Sur fond de drame familial et de non-dits, l’ambiance des derniers préparatifs est lourde…
Mon avis : Film-dogme dans la lignée de Festen (pour le côté drame familial et le cadrage instable), Rachel se marie laisse une impression assez étrange. Pas mitigé, juste étrange. Commençons par les points positifs : comme de plus en plus dans les films indépendants américains, les personnages sont suffisamment fouillés et complexes (au scénario, Jenny Lumet, qui a aussi participé à celui de Remember Me) pour que notre cœur de spectateur balance dans les arguments de ce règlement de comptes douloureux. Dans le rôle de la sœur alcoolique et instable, Anne Hathaway montre ici l’étendue de ses talents de comédienne, bien loin des comédies romantiques type Valentine’s Day ou de son rôle de poupée inexpressive d’Alice au Pays des Merveilles. Nous avons donc été sensibles à ces personnes incomprises et malmenées par la vie, d’autant plus que la mise en scène, réaliste et en parfaite adéquation avec le fond, ne nous plonge pas dans d’interminables crises d’hystérie. Néanmoins, le film n’est pas sans scories : quelques longueurs (les scènes de danse, notamment), une musique live jouée par les invités qui finit par prendre la tête, et surtout une caméra portée omniprésente, qui accentue certes le côté « prise sur le vif », mais qui finit par créer une certaine distance entre le spectateur et les personnages. Malgré ces réserves, le film mérite d’être vu.