Le nouvelle est tombée vendredi 6 novembre : Dany Boon
n’aura pas gain de cause. Soyons clairs : n’ayant pas vu Bienvenue chez les Chtis, je ne me prononcerai pas sur la qualité du film, ni de la « comédie française » en
général : ce n’est pas le but. Je voulais juste revenir sur le récurrent divorce entre les récompenses attribuées par la profession et les orientations du public. A ce sujet, maintes
propositions ont été évoquées (personnes concernées ou pas….) pour réconcilier les deux parties : César du plus gros succès au box office français, César de la meilleure comédie, celui du plus
gros succès, mais avec vote (!?) des professionnels…
Pour cette non attribution de César de la meilleure comédie, la raison officielle évoquée par l’Académie est de ne pas « ghettoïser » le genre. Mais comment ghettoiser un genre qui n’est JAMAIS représenté aux César autrement que par le maître de cérémonie et autres rigolos remettant le précieux trophée (en général, ceux qui touchent à la technique !) afin de dérider une salle pas vraiment décontractée. Tout le monde sait que seul un film « engagé » (certains diront chiant et/ou de gauche limite PC, tourné avec un caméscope) ou fragile économiquement peuvent obtenir un César. Pour preuve, voici les derniers récipiendaires : Séraphine, Lady Chatterley, L’esquive… Il faut remonter à 2002 avec Amélie Poulain et 2003 avec Le Pianiste pour voir un film récompensé n’entrant dans aucune des catégories citées précédemment, et récompensés par le public…
Qui peut encore croire qu’un film comme La vérité si je mens (puisque Thomas Gilou s’est exprimé cette semaine), pourtant devenu « culte », peut concourir normalement dans ce genre de cérémonie ?
D’accord, la comédie française n’a pas vraiment fait d’étincelles ces temps derniers. Il est rare de voir le genre tutoyer les sommets d’exigence artistique. Personnellement, je n’en suis d’ailleurs pas très client. Mais, le système est ainsi fait que la plupart des films « césarisables » ne peuvent être produits que grâce aux recettes engrangées par les films qui cartonnent au box office (français ou pas , d’ailleurs). Ainsi, un César de la meilleure comédie n’a, pour moi, aucun sens, alors qu’une récompense pour un film qui a su attirer le plus grand nombre de spectateurs (à défaut même de les séduire car ce n’est pas parce qu’un film attire 20 millions de spectateurs qu’il est indéniablement bon) mérite, à mon avis, la reconnaissance (dans les deux sens du terme) d’une partie de la profession qui a une fâcheuse tendance à péter plus haut que son cul et à donner des leçons. En tout cas, quand ça l’arrange…