Harry, un ami qui ne veut pas du bien
Avec : Joseph Cotten, Orson Welles...
L'histoire : 1948. Holly Martins, un écrivain américain de seconde zone, se rend à Vienne afin de retrouver son ami Harry Lime. Mais il apprend que ce dernier a trouvé la mort dans un étrange accident de voiture et décide de mener son enquête.
Mon avis : Réalisée dans la Vienne dévastée de l'après-guerre, Le Troisième homme est un film très étrange et fascinant : dans une ambiance expressionniste, noir et blanc oblige, le film de Carol Reed (aidé dans la réalisation par Orson Welles) est une ballade désenchantée où la méfiance et la menace pointent leur nez à chaque coin de rue. Chaque personnage semble cacher et dissimuler des informations, ce qui ne fait que renforcer le climat délétère du film. Certes, le film est assez lent à démarrer, et il faut attendre une bonne heure pour voir apparaître le géant Welles à l'écran. Mais cela vaut la peine ! Et puis, comment oublier les fameuses répliques de son personnage, véritable raclure, sur le bien et le mal que le génial acteur avait écrites lui-même ? Ajoutons également que la célèbre musique de Anton Karas, interprétée à la cithare, a de quoi dérouter d'une part parce que le DVD ne peut rien contre les bandes originales qui ont a bien « mangé » et d'autre part parce que vraiment dissonante par rapport à ce qui se passe à l'écran. Pas grave : Le Troisième homme (Palme d'or à Cannes en 1949) restera bel et bien - et à raison- un classique du septième art par ses cadrages étonnamment obliques, sa lumière contrastée (ah, la mythique poursuite dans les égouts !) et l'interprétation d'un type décidément hors norme.